Réunion du Groupe d’experts EGILAT de l’APEC: l’OIBT encourage l’emploi de bois de source durable

Le bois de source durable tel que celui utilisé dans cette habitation présente un potentiel de retombées environnementales et économiques. Photo: VIFOREST

Lors de sa 24^e réunion plénière en juillet dernier, le Groupe d’experts sur l’exploitation forestière illégale et le commerce associé (EGILAT) de la Coopération économique en Asie-Pacifique (APEC) a été informé par l’OIBT de l’actualité de ses travaux destinés à encourager l’emploi de bois durable sur les marchés intérieurs des économies de ses pays membres.

La réunion, qui se tenait à Seattle, aux États-Unis d’Amérique, les 30 et 31 juillet, était présidée par la déléguée de longue date auprès de l’OIBT, M^me Jennifer Conje, du Service forestier du Ministère américain de l’agriculture (USDA).

Au cours de cette réunion a été évoquée toute une série de sujets liés à la promotion du commerce des produits forestiers récoltés dans le respect de la légalité et aux efforts visant à lutter contre l’exploitation forestière illicite et le commerce associé.

À l’ouverture, l’Assistante principale adjointe du Procureur général des États-Unis, Katherine Konschni, a souligné la nécessité de relever les défis suivants: veiller à ce que le commerce illicite ne sape pas le commerce licite et la prospérité économique des pays de l’APEC; éliminer les sources de financement des organisations criminelles transnationales et des réseaux terroristes; lutter contre le changement climatique en assurant une gestion des forêts opérée suivant des pratiques durables et le respect de la légalité; protéger la vie sauvage et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité; et protéger les moyens d’existence des communautés tributaires des forêts. Elle a aussi appelé les économies à renouveler leur engagement, pris dans le sillage de la Covid-19, à assurer que le marché mondial des produits forestiers ne devienne pas le terrain de jeu financier d’éléments criminels, qui pourraient utiliser les produits forestiers d’extraction illégale pour alimenter d’autres crimes transnationaux, perpétuer les troubles sociaux, menacer la sécurité mondiale et financer des organisations terroristes.

Le Chef de projets à l’OIBT, Tetra Yanuariadi, a informé les participants sur les projets que l’OIBT mène au Viet Nam [PD 922/21 Rev.1 (I)], en Thaïlande [PD 926/22 Rev.1 (I)] et en Indonésie [PD 928/22 Rev.1 (I)], ainsi que sur l’élaboration d’un nouveau projet similaire en Malaisie. Ces projets, que finance le Gouvernement du Japon, visent à développer les marchés intérieurs des bois de source légale et durable. Leur portée couvre le renforcement des stratégies et politiques nationales en matière de production de bois et de commerce des produits bois; l’amélioration des capacités de production; le renforcement des capacités des entreprises forestières communautaires; la diversification de l’éventail de produits bois; et la sensibilisation du consommateur aux avantages des produits bois.

M. Yanuariadi a indiqué que ces projets représentaient une partie de la contribution de l’OIBT à l’initiative Du bois durable pour un monde durable (SW4SW) lancée par les membres du Partenariat de collaboration sur les forêts, qui vise à accroître la valeur des chaînes d’approvisionnement en bois de source durable et à améliorer leurs retombées sociales, économiques et environnementales. La promotion du bois durable fait également partie de l’Axe programmatique de l’OIBT relatif aux chaînes d’approvisionnement légales et durables.

M. Yanuariadi a expliqué aux participants que des investissements à caractère durable étaient nécessaires pour encourager une évolution transformatrice vers une bioéconomie circulaire, au sein de laquelle le secteur du bois devra jouer un rôle majeur. Il est essentiel, a-t-il dit, de mettre en place dans la filière des bois tropicaux un environnement propice aux investissements publics et privés aux fins d’y encourager une production et une consommation de type durable et d’assurer le caractère durable des chaînes d’approvisionnement. L’OIBT œuvre par ailleurs à améliorer les moyens d’existence des communautés forestières, a ajouté M. Yanuariadi, notamment en y développant des entreprises forestières à caractère durable.

L’atelier sur les outils de la légalité du bois

Dans le sillage de la réunion plénière de l’EGILAT s’est tenu à Seattle les 3 et 4 août un atelier sur les outils et technologies relatifs à la légalité du bois. Il s’inscrivait dans le cadre d’un projet de l’APEC destiné à promouvoir le commerce et la distribution des produits forestiers récoltés dans la légalité, qui est supervisé par le Ministère américain des affaires étrangères et le Service forestier de l’USDA. M. Yanuariadi a partagé des informations avec les participants à l’atelier sur les conclusions d’un projet de l’OIBT [PP-A/56-342B] ayant pour objet d’analyser les systèmes de vérification de la légalité du bois en Chine et au Viet Nam. Ce projet contribue aux efforts visant à assurer le commerce de bois et produits dérivés de source légale et durable en analysant systématiquement les systèmes de vérification en place et leurs dispositifs équivalents ainsi que les meilleures pratiques. Entre autres choses, il a pour objectif de déterminer les mesures que peuvent prendre les acteurs internationaux pour dynamiser davantage le commerce des bois de source légale et durable. On trouvera des articles détaillés sur ce projet dans le numéro 32/2 de TFU qui vient de paraître.