Producteurs et consommateurs doivent partager le coût de la GDF, selon la Directrice exécutive

10 mai 2024

Pour faire comprendre les avantages et le coût de gérer les forêts tropicales suivant des pratiques durables, il faut améliorer la communication avec les consommateurs. Photo: Hwan Ok Ma/OIBT

New York, États-Unis d'Amérique, 10 mai 2024: Pour permettre aux pays de faire face au coût de la gestion durable des forêts (GDF) dans les régions tropicales, la production durable de bois et de produits forestiers doit être contrebalancée par une consommation durable, a déclaré la Directrice exécutive de l'OIBT, Mme Sheam Satkuru, devant les participants à une manifestation organisée en marge de la 19e session du Forum des Nations Unies sur les forêts.

«Il s’agit là d’un point essentiel pour encourager l'adoption de la certification forestière et de la vérification de la légalité afin d'assurer la viabilité à long terme et de récompenser les propriétaires et les gestionnaires des forêts», a-t-elle observé. «Il convient de prendre en compte les modes de consommation sur les marchés nationaux et internationaux.»

Mme Satkuru a modéré la manifestation parallèle «Intégrer les chaînes d’approvisionnement en produits ligneux tropicaux de source légale et durable au service d’une production et une consommation responsables», qui s’est tenue le 7 mai dernier et était organisée conjointement par l'OIBT et le Ministère indien de l'environnement, des forêts et du changement climatique. Quatre orateurs se sont succédé à la tribune: K. Ravichandran, Directeur de l'Institut indien de gestion forestière, qui a parlé du dispositif indien de certification des forêts et du bois; Dato' Ahmad Fadzil bin Abdul Majid, Directeur en chef du Département des forêts de la Malaisie péninsulaire, qui a informé les participants sur le rôle des chaînes d'approvisionnement en bois légal et durable en Malaisie; Martir Vazques, Directeur adjoint de l'Institut national des forêts du Guatemala, qui a présenté le système guatémaltèque de traçabilité et de contrôle du bois; et Joseph Appiah, de la Commission forestière du Ghana, qui a parlé des défis de la mise en œuvre du système ghanéen de certification du bois et de son potentiel.

En conclusion de la manifestation, Mme Satkuru a déclaré que des progrès importants avaient été réalisés dans la mise en œuvre de la GDF en région tropicale, et que la certification forestière et la vérification de la légalité constituaient des outils efficaces pour informer les consommateurs sur les sources certifiées ou vérifiées des produits du bois qu'ils achètent. Toutefois, les marchés de consommation doivent reconnaître que l’exigence de GDF, de même que sa mise en œuvre et sa certification entraînent des coûts supplémentaires qui doivent être partagés entre les producteurs et les consommateurs.

«La gestion durable des forêts est essentielle pour garantir une utilisation durable sur le long terme des produits forestiers, mais elle entraîne des coûts que les producteurs ne peuvent pas assumer seuls», a ajouté Mme Satkuru. «Les consommateurs veulent à juste raison que les produits bois qu'ils achètent proviennent de forêts gérées de manière responsable, mais il faut les sensibiliser pour qu'ils comprennent les coûts très réels que cela implique, notamment ceux qui découlent de l'expertise technique et des ressources financières et humaines nécessaires, et la nécessité pour les consommateurs d'aider à couvrir ces coûts et à soutenir de tels engagements à long terme. Les incitations fiscales et non fiscales sont d’ordre critique à cet égard.»

Mme Satkuru a indiqué que l'utilisation de produits bois d'origine légale et durable contribuait à atténuer le changement climatique en termes de captage et de stockage du carbone tout au long du cycle de vie des produits bois, ce en sus de créer des emplois, d'enrichir les moyens de subsistance et de contribuer à l'éradication de la pauvreté. Employer des bois tropicaux en remplacement de matériaux à plus forte intensité carbone de type acier, aluminium ou béton présente des avantages environnementaux considérables, a-t-elle ajouté. Tous ces aspects positifs qu’offre le bois légal et durable contribuent à la réalisation des Objectifs de développement durable, du Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts et des Objectifs mondiaux relatifs aux forêts.

«Il convient donc d'améliorer la communication avec les consommateurs sur le plan des avantages de la gestion durable des forêts et des produits bois tropicaux obtenus suivant des pratiques durables, afin qu'ils puissent choisir en connaissance de cause les matériaux qu'ils achètent», a conclu Mme Satkuru.

Téléchargez les présentations ci-dessous (en anglais).

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