Un atelier explore les contributions des forêts de teck du bassin du Mékong aux ODD

2 octobre, Yangon, Myanmar

Les participants à l’Atelier régional sur la gestion durable des forêts de teck du bassin du Mékong en visite dans une plantation commerciale de teck de 7 ans d’âge située à Hmawbi, au Myanmar. Photo: OIBT

Dans le bassin du Mékong, la gestion durable des forêts de teck (Tectona grandis) créera de l’emploi pour les jeunes, générera des revenus pour les petits exploitants et aidera à réaliser les Objectifs de développement durable (ODD), selon les participants à un atelier régional sur les forêts de teck qui s’est tenu du 24 au 27 septembre derniers à Yangon, au Myanmar.

L’Atelier régional sur la gestion durable des forêts de teck dans le bassin du Mékong, qui a été organisé par l’OIBT en coopération avec l’Organisation de coopération forestière d’Asie (AFoCO) et le Département des forêts du Myanmar, a débouché sur la formulation de six préconisations-clés se rapportant au développement durable du secteur des forêts de teck.

S’exprimant lors de l’ouverture de l’Atelier, M. Ye Myint Swe, le Ministre délégué du Ministère birman de la conservation des ressources naturelles et de l’environnement, a expliqué qu’il était extrêmement important que le Myanmar pérennise ses forêts de teck, et que son gouvernement était résolu à gérer en mode durable les teckeraies et à lutter contre le changement climatique, la déforestation et la disparition de la biodiversité. Il a ajouté qu’il était reconnaissant de l’appui de l’OIBT aux projets liés à la conservation des ressources génétiques du teck et à la gestion durable des forêts naturelles de teck et teckeraies.

L’administrateur de projets à l’OIBT, M. Hwan-Ok Ma, a indiqué que le besoin se faisait grandissant d’offrir aux petits exploitants des possibilités de générer des revenus et de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes dans le secteur des forêts de teck, compte tenu de l’augmentation du nombre d’habitants âgés de 15 à 24 ans dans le bassin du Mékong. «La mise en place de mécanismes novateurs d’incitation destinés à promouvoir les chaînes d’approvisionnement légales et durables pour le bois de teck et ses produits dérivés constitue un élément critique pour pérenniser le secteur du teck», a observé M. Ma. Il a ajouté qu’une étude à venir de l’OIBT sur les mécanismes d’incitation dans la sous-région du Mékong contribuerait des informations importantes s’agissant d’assurer la légalité et la durabilité du commerce intérieur et international.     

M. Sung Ho Choi, de l’AfoCO, a remarqué que la foresterie communautaire et le maintien des écosystèmes forestiers constituaient des priorités chez les États membres de l’AFoCO. Il s’est dit espérer que davantage de partenariats seront noués entre l’OIBT et l’AFoCO en vue de promouvoir la gestion communautaire des forêts.

Les autres conférenciers lors de l’ouverture de l’Atelier étaient M. Nikhom Leamsak, Doyen de la Faculté de foresterie à l’Université Kasetsart, en Thaïlande, et M. Chanhsamone Phongoudome, Directeur général adjoint de l’Institut laotien de recherche agricole et forestière. 

Les participants à cet Atelier ont convenu que le développement durable du secteur des forêts de teck nécessitait de: 
  1. Valoriser la conservation in situ et ex situ des ressources génétiques du teck en mettant en place des sites de production de semence et des vergers à graines. Sont également nécessaires des programmes de recherche-développement de long terme sur l’amélioration du teck en vue de pouvoir fournir aux teckeraies des semences de qualité supérieure, de même que des travaux de recherche conjointe sur la conservation des ressources génétiques du teck en lien avec la reproduction et les biotechnologies. Cela implique que le transfert des semences aux plantations et le matériel génétique soient régis par des réglementations nationales dans la sous-région du bassin du Mékong afin d’améliorer la base génétique des populations et éviter l’érosion génétique.
  2. Améliorer les aspects sylvicoles des teckeraies, depuis la sélection de sites adaptés jusqu’à celle des techniques d’éclaircie et de récolte. Il est impérativement nécessaire de partager les connaissances et expériences en matière de gestion durable des teckeraies.  
  3. Promouvoir l’engagement des petits exploitants et communautés, y compris les jeunes et les femmes, dans la gestion des forêts naturelles de teck et la plantation de tecks dans le cadre d’un accompagnement des petits exploitants qui inclut la fourniture de plants de teck de haute qualité et des services de vulgarisation, et en encourageant le renforcement des capacités, le réseautage et les partenariats. 
  4. Promouvoir la chaîne de valeur du bois de teck et de ses produits dérivés par le développement de produits à valeur ajoutée, des mécanismes d’incitation adaptés aux petits sylviculteurs, une meilleure commercialisation et un accès accru au financement et à l’investissement de long terme, ainsi qu’en menant une étude mondiale sur l’offre et la demande en teck et sur le développement une filière durable du teck, ce en vue d’assurer que les politiques et l’application des lois soient efficaces et d’intensifier le commerce intrarégional du teck.
  5. Renforcer l’offre et la consommation durables de bois de teck et de ses produits dérivés en mettant en place des mécanismes d’incitation à promouvoir les chaînes d’approvisionnement légales et durables pour le teck et en accroissant la coopération régionale visant à augmenter l’investissement dans les chaînes d’approvisionnement en aval, à améliorer la commercialisation et à accroître le commerce du teck.
  6. Encourager la formulation de stratégies mondiales et d’actions préconisées à caractère durable en matière de teck lors de la quatrième Conférence mondiale sur le teck qui se tiendra à Accra, au Ghana, en août 2020 et intensifier la coopération internationale, les partenariats et le réseautage en vue de promouvoir les contributions des forêts de teck et de leurs produits dérivés durables dans le double but de lutter contre le changement climatique et de réaliser les Objectifs de développement durable, et en particulier les ODD 15 Vie terrestre, 12 Consommation et production responsables et 8 Travail décent et croissance économique.