Nouveau rapport: Nécessité de bois tropicaux durables pour couvrir la consommation mondiale de ressources appelée à doubler d'ici à 2050

2 juillet 2021

Une terrasse en bois tropical surplombe une forêt tropicale. © POND5/foto76

Yokohama, 2 juillet 2021: L’utilisation des ressources mondiales pourrait doubler d’ici à 2050, ce qui offre aux producteurs de bois tropicaux une opportunité, selon une étude publiée par l’OIBT. Elle prévoit en effet que la production de bois ronds industriels tropicaux va notablement augmenter d’ici le milieu du siècle, ajoutant toutefois que le secteur a besoin d’une relance s’il veut optimiser sa contribution à la production neutre en carbone.

Bois tropicaux 2050: Une analyse de l’offre et de la demande futures en bois tropicaux et de leurs  contributions à une économie durable utilise le Modèle mondial des produits forestiers ainsi que des données accessibles au public pour formuler des projections jusqu’en 2050 se rapportant à l’offre et à la demande en bois tropicaux ainsi qu’aux tendances à l’œuvre sur le plan des ressources en bois tropicaux, et produits et industries connexes.

Il ressort de ce rapport, qui a été préparé par Christian Held, Eva Meier-Landsberg et Verónica Alonso, que, si l’on ne mène pas l’action politique et le développement industriel nécessaires, l’usage de matériaux va augmenter dans les segments non renouvelables, ce qui aura pour effet probable d’excéder les limites planétaires et d’accroître les retombées en termes de pollution.

En revanche, le recours à des matériaux renouvelables en substitution à des matériaux non renouvelables est une solution prête à l’emploi.

«Un doublement de l’utilisation des ressources mondiales d’ici à 2050 risque d’excéder l’offre durable au niveau planétaire et de déclencher des retombées délétères pour la biodiversité, le climat, les écosystèmes et le bien-être humain», a observé M. Held. «Il faut que le monde donne de toute urgence la priorité à l’efficience de l’usage des ressources et adopte une production neutre en carbone qui repose sur des matériaux renouvelables, tels que le bois, obtenus suivant des pratiques durables».

Selon ce rapport, les bois tropicaux pourraient jouer un rôle de premier plan dans la substitution en raison de la demande grandissante en produits dans la filière de la construction et autres secteurs comme les plastiques ou les textiles, laquelle peut être en partie satisfaite par des produits dérivés du bois. Toutefois, le secteur des bois tropicaux étant relativement peu développé, le rapport décrit cinq stratégies complémentaires qui pourraient aider à alimenter une croissance durable dans ce secteur.

«Nous savons que le bois, y compris le bois tropical, devra être un acteur majeur dans la future consommation de matériaux si l’on veut que la planète évite une catastrophe environnementale», note Steven Johnson, le Responsable en chef de l’OIBT. «La richesse des informations que renferme ce rapport aidera les acteurs des secteurs public et privé à redoubler d’efforts afin d’assurer que le secteur des forêts tropicales joue son rôle vital pour lutter contre le changement climatique tout en accroissant également la richesse économique des pays tropicaux et de leurs communautés.»

Au nombre des points capitaux qui ressortent de cette étude figurent notamment:

  • D’après le scénario prudent du cas intermédiaire, la production mondiale totale de bois ronds augmentera de 13 pour cent d’ici à 2050, à 4,3 milliards de m³. Dans les régions productrices de bois tropicaux, le volume de production de bois ronds en 2050 est projeté atteindre 1,3 milliard de m³ au total, dont le bois de feu représentera 57 pour cent.
  • La production mondiale de bois de feu va diminuer, de 1,8 milliard de m³ en 2015 à 1,5 milliard de m³ en 2050, soit une chute de 21 pour cent. Cette diminution sera principalement imputable à une baisse de la consommation en Afrique subsaharienne.
  • La production mondiale de bois ronds industriels est projetée progresser de 45 pour cent d’ici à 2050, à 2,8 milliards de m³, la production tropicale augmentant de 24 pour cent, à 533 millions de m³.
  • Toutes les régions productrices de bois tropicaux seront des exportateurs nets de bois ronds industriels d’ici à 2050.
  • Les bois ronds industriels tropicaux proviendront de manière grandissante de plantations, les forêts naturelles étant projetées représenter 27 pour cent de leur volume d’ici à 2050, un chiffre en baisse comparé à 35 pour cent en 2015.
  • Pour maintenir sa part de marché, la production de bois dans les forêts tropicales doit devenir plus compétitive en élargissant sa gamme d’essences marchandes et en incluant les flux de revenus tirés du carbone et des services écosystémiques.
  • Les concessions industrielles et les communautés devront améliorer leurs pratiques sylvicoles et obtenir la certification par un tiers de la légalité et de la durabilité.
  • Compte tenu des possibilités limitées d’expansion des grandes plantations, les exploitants et régimes agroforestiers de petite échelle seront amenés à devenir d’importants producteurs. Les uns et les autres nécessitent d’améliorer leur productivité et la qualité de leur bois.
  • La capitalisation par capitaux d’investissement privés et les incitations destinées aux entreprises reposant sur des plantations de taille petite à grande seront cruciales pour stimuler la croissance du secteur.

Ce rapport s’inscrit dans le cadre de l’effort permanent que mène l’OIBT pour fournir des connaissances et des enseignements tirés d’expériences sur les incitations à investir dans les forêts tropicales naturelles et la production durable de bois et produits non ligneux qui en sont issus.

Le rapport est disponible à titre gracieux sur: https://www.itto.int/fr/technical_report/

ODD connexes

Le rapport décrit cinq stratégies complémentaires susceptibles d’aider à alimenter une croissance durable dans le secteur forestier tropical.

Le rapport livre des connaissances et des enseignements tirés d’expériences sur les cadres susceptibles d’inciter à investir dans les forêts tropicales naturelles et la production durable de bois et produits non ligneux qui en sont issus.

La richesse des informations que renferme ce rapport aidera tant les acteurs du secteur public que du secteur privé à s’engager plus activement dans l’atténuation du changement climatique et les processus de la REDD+ liés aux forêts tropicales.

Les bois tropicaux peuvent jouer un rôle majeur s’agissant de ralentir l’appauvrissement de la biodiversité, la dégradation des écosystèmes, les inégalités sociales et autres effets externes délétères découlant de l’extraction des ressources naturelles dans les régions tropicales.