Les secteurs du bois touchés par l’irrégularité du transport maritime et la hausse de ses coûts

20 février 2024

Les marchés mondiaux du bois sont touchés par la hausse des coûts du transport maritime. Photo: R. Carrillo/OIBT

20 février 2024: Les conflits dans la mer Rouge affectent la stabilité de l’économie mondiale et la régularité du transport de fret, ce qui a des répercussions sur la filière du bois, selon le dernier numéro du GTI Report, publié ce jour. L’Indice mondial du bois (GTI), avec le concours de l’OIBT, sert à suivre le secteur du bois dans sept pays pilotes à travers le monde.

En janvier, tous les pays participants ont affiché une valeur GTI en deçà du seuil de 50%, ce qui indique un recul général de leur secteur du bois. Les plus performants (bien que toujours à la baisse) ont été le Brésil, avec une valeur d’indice de 47,2%, suivi de l’Indonésie (45,7%), de la Chine (34,1%), du Congo (34,7%), du Mexique (32,4%), du Gabon (31,4%) et de la Malaisie (26,8%).

Au Brésil, en Chine, en Indonésie et en Malaisie, toutes les entreprises participantes ont fait part de hausses des coûts du transport maritime, d’une réduction des expéditions et d’un transport moins rapide. Les entreprises brésiliennes ont suggéré la nécessité d’améliorer la sécurité des navires commerciaux traversant la mer Rouge et d’accroître le nombre de liaisons sur des routes alternatives.

Malgré les difficultés du commerce, on constate, comparé à décembre 2023, une augmentation du nombre de nouvelles commandes au Brésil, au Congo et en Malaisie, ce qui indique une amélioration de la demande. En raison de la période fériée du Nouvel An, le volume de bois négocié a fléchi dans les autres pays participants au GTI.

Les entreprises participantes ont également signalé d’autres difficultés. Les entreprises gabonaises ont ainsi pointé un manque de canaux de vente pour leurs produits ainsi que, suite au recul du nombre de commandes, un ralentissement des activités de production dans la Zone économique à régime privilégié de Nkok. Les entreprises mexicaines ont pour leur part indiqué que le secteur du bois présentait un taux élevé de roulement de la clientèle, se traduisant par une instabilité du nombre de commandes. Les entreprises chinoises ont rapporté que, au regard des années précédentes, leur volume de production avait baissé et que leurs coûts d’équipement étaient en hausse en conséquence de l’intermittence des opérations.

Malgré le repli sur les marchés du bois, quelques pays ont enregistré des avancées encourageantes sur le plan des pratiques légales et durables dans le secteur du bois. C’est ainsi que la Ministre brésilien de l’environnement et du changement climatique, Marina Silva, qui est intervenue lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial le 16 janvier, a observé que, comparé à 2022, la gouvernance environnementale et les actions de suivi avaient contribué à réduire la déforestation en Amazonie d’environ 50% en 2023, ce qui équivaut à une réduction d’approximativement 250 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone. Elle a confirmé que le Brésil avait pris l’engagement de parvenir à une déforestation nulle à l’horizon 2030. Au Mexique, l’Institut national de l’écologie et du changement climatique (INECC) a mis en place un nouvel outil (AccuTOFTM DART®️ Express) faisant appel à la spectrométrie de masse en temps réel pour identifier les «empreintes» génétiques des essences de bois. Il est en mesure d’identifier une essence rapidement, avec exactitude et de manière relativement économique à partir de petits échantillons, ce qui aidera donc à lutter contre l’exploitation forestière illicite et le commerce associé.

Le GTI Report paraît chaque mois et est disponible gratuitement sur: https://www.itto.int/fr/gti/

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