L'OIBT renforce son engagement en faveur du respect des législations forestières et de la lutte contre les coupes clandestines

21 juin 2005, Brazzaville, Republique du Congo

L'assistance à apporter aux pays dans l'élaboration et l'application effective des législations forestières reste l'une des tâches les plus importantes auxquelles est confrontée la communauté internationale, selon le président du Conseil international des bois tropicaux, M. Alhassan Attah.

Le Conseil est l'organe dirigeant de l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT). Il se réunit ici cette semaine en sa 38ème session pour débattre de questions telles que le respect des législations forestières, la restauration des forêts et la réalisation de l'aménagement durable des forêts.

"Les travaux menés dans le cadre de cette session font ressortir la nécessité que l'OIBT poursuive ses efforts d'assistance aux pays dans l'application des législations forestières", a déclaré M. Attah.

Le Conseil a reçu un rapport émanant d'une mission de diagnostic de l'OIBT au Gabon, pays ayant fait connaître sa détermination à instaurer la gestion forestière durable. La mission a néanmoins conclu que l'application des législations forestières nécessitait un accompagnement plus soutenu durant la période qui fera suite à l'entrée en vigueur du nouveau code forestier, laquelle doit intervenir cette année. Il a recommandé que l'OIBT épaule les programmes de formation qui traiteront, entre autres thèmes, du respect des législations forestières et des codes forestiers.

Le Conseil a également entendu le rapport de la mission au Libéria, pays où le secteur forestier licite a été anéanti pendant la guerre civile. Les Nations Unies ont imposé un embargo sur les exportations de bois en provenance de ce pays en vue de limiter tout apport financier que pourrait procurer le bois de contrebande aux troubles civils. La mission a recommandé que l'OIBT apporte un appui élargi au secteur forestier libérien en phase de reconstruction.

Durant la session, le Conseil a reçu un rapport d'activité relatif à l'élaboration d'un code de conduite destiné à améliorer le respect des lois dans le secteur forestier – initiative conjointe de l'OIBT et de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Lorsque ce code sera publié cette année, les pays y trouveront recensées des expériences de lutte contre les activités forestières illicites.

"L'OIBT a déployé un large éventail d'activités et de projets qui traitent d'éléments de l'exploitation forestière clandestine et du trafic de bois de provenance illicite" a déclaré M. Attah.

"Ces activités, non content d'accroître considérablement notre connaissance de l'exploitation forestière illégale, nous aident aussi à mieux combattre le phénomène."

Cette session du Conseil comportait une manifestation connexe organisée par une coalition d'organisations de la société civile, tant locales qu'internationales. La manifestation était axée sur la sécurisation des régimes fonciers en faveur des populations autochtones et riveraines, mise en rapport avec l'endiguement de l'exploitation forestière clandestine.

Illustrant ce thème, M Kapupu Diwa, qui représentait un groupe de population autochtone situé en République Démocratique du Congo, a rappelé aux délégués les liens étroits qu'entretiennent les populations autochtones de ce pays avec la forêt, mais il a souligné que leurs droits à la forêt ne sont pas respectés et qu'elles ne profitent aucunement comme elles le devraient de l'exploitation commerciale des ressources forestières.

Andy White de Forest Trends, une ONG basée aux Etats-Unis, a exhorté l'OIBT à faire davantage pour aider ses membres à opérer les réformes de structure touchant à l'usufruit et aux régimes fonciers des forêts.

"L'OIBT est particulièrement bien placée pour jouer ce rôle" a-t-il déclaré.

"Elle est par exemple en mesure d'encourager un dialogue ouvert à l'intérieur des pays comme entre ces derniers, de produire des études – portant non seulement sur ce qui doit être fait mais également sur les modalités de l'exécution – et d'élargir son assistance technique aux pays."

Selon M. Manoel Sobral, Directeur exécutif de l'OIBT, la volonté accrue des pays de prendre en main le problème de l'exploitation clandestine aura contribué, d'ici quelques années, à réduire sensiblement le problème.

"Nous voyons de nombreux pays prendre des mesures audacieuses allant dans le sens d'une application plus résolue des législations forestières", a-t-il déclaré.

"De plus, on constate une volonté croissante chez les pays développés d'accompagner ces efforts. C'est ainsi que le gouvernement japonais a l'intention de montrer l'exemple dans l'élimination de l'exploitation clandestine en coopération avec l'OIBT. Je me félicite de cet engagement de sa part, qui devrait produire des effets tangibles significatifs au cours des mois et des années à venir."

Pour de plus amples renseignements, visiter le site web de l'OIBT (www.itto.or.jp).