Ouverture d'une réunion historique sur les bois tropicaux et les forêts tropicales

Le 5 novembre 2012

Le Président en exercice, Jose Trinidad Suazo Bulnes, ouvre la session. Photo: K. Sato/OIBT

Le Conseil international des bois tropicaux (CIBT) a ouvert sa 48e session à Yokohama (Japon) ; il s’agit de sa première réunion depuis l’entrée en vigueur en décembre 2011 du nouveau traité international qui régit ses travaux. Au nombre des principaux points à l’ordre du jour de cette 48e session du CIBT figurent l’approbation d’un nouveau plan d’action stratégique, de même que l’adoption des premiers budget et programme de travail biennal aux termes du nouveau traité, l’Accord international sur les bois tropicaux de 2006 (AIBT 2006). Le conseil est l’organe directeur de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT). Il se réunit au moins une fois par an pour discuter d’un vaste ordre du jour qui a pour objet d’encourager la gestion durable des forêts (GDF) tropicales et le commerce des bois tropicaux issus d’une production durable.

Des questions telles que le renforcement des travaux sur la conservation de la biodiversité dans les forêts tropicales et l’examen des faits nouveaux relevant des forêts tropicales qui sont intervenus au sein des négociations sur l’évolution du climat figureront également dans les délibérations du Conseil tout au long de la semaine. Le Conseil se penchera également sur la mise en œuvre et l’efficacité des cinq programmes thématiques pilotes lancés en 2008 (les programmes thématiques constituent un nouveau créneau de financement ciblé qui est explicitement prévu aux termes de l’AIBT de 2006).

L’ouverture du Conseil a été précédée d’une manifestation spéciale destinée à souligner l’importance des forêts tropicales et à commémorer l’entrée en vigueur de l’AIBT de 2006. Il s’agissait d’une représentation à travers laquelle, devant un auditoire divers composé de dignitaires, représentants du grand public et membres du Conseil, un groupe d’écoliers japonais a mis en relief l’importance des nombreux produits et services issus des forêts tropicales. Dans son allocution d’ouverture, le Directeur exécutif de l’OIBT, Emmanuel Ze Meka, a informé les membres sur les activités menées par l’Organisation durant l’année 2012 et a énuméré les défis et opportunités qui attendent l’OIBT alors qu’elle commence à mettre en œuvre l’AIBT de 2006, avec en tête le besoin « d’accélérer la mise en œuvre de la GDF dans les pays membres de l’OIBT, à partir de l’expérience accumulée par l’Organisation au fil de ces dernières années. » M. Ze Meka a également présenté un plan destiné à rationaliser le Secrétariat de l’OIBT et a appelé les membres à « rechercher un compromis afin d’obtenir un résultat cohérent avec notre objectif qui consiste à disposer d’une Organisation aussi saine qu’efficace » lorsqu’ils examineront le premier budget dans le cadre de l’AIBT de 2006. M. Ze Meka a par ailleurs observé que, si le nombre de membres consommateurs avait augmenté sous l’AIBT de 2006, comparé à l’Accord qui l’a précédé, celui des membres producteurs (pour le moins provisoirement) avait diminué. Dans la mesure où cette situation demandera un effort supplémentaire aux membres producteurs actuels dans leur soutien aux coûts administratifs de l’Organisation, il a appelé tous les pays qui étaient membres lors de l’accord antérieur à accomplir les formalités nécessaires pour qu’ils le demeurent. À l’heure actuelle, l’OIBT compte 38 membres consommateurs et 25 membres producteurs qui représentent environ 90% du commerce mondial des bois et 40% environ de l’ensemble des forêts tropicales.

Le Président du Conseil en exercice, José Trinidad Suazo Bulnes, a mis en avant l’importance que les pays travaillent ensemble pour réaliser la GDF sous les tropiques dans le cadre du nouvel AIBT, en appelant les donateurs à accroître leur soutien aux travaux de l’OIBT et a fait écho à l’appel de M. Ze Meka en priant tous les pays qui n’avaient pas terminé les démarches nécessaires pour devenir membres de l’OIBT dans le cadre de l’AIBT de 2006 à y procéder dans les meilleurs délais.

Au nombre des autres personnalités de marque qui se sont adressées au Conseil durant sa séance d’ouverture figuraient Philip Ngole Ngwese (Ministre de la foresterie et de la faune, Cameroun), Abdul Taib bin Mahmud (Ministre principal du Sarawak, Malaisie), Jorge Viana (Sénateur, Sénat fédéral du Brésil) et Atsushi Suginaka (Directeur, Division de l’environnement mondial, Ministère des affaires étrangères, Japon). M. Ngole Ngwese a souligné l’importance des forêts africaines dans la fourniture de services environnementaux tels que la conservation de la biodiversité et la séquestration du carbone, en appelant le marché international à faire en sorte que la rémunération de ces services soit équitable. Dans son discours, M. Taib bin Mahmud a mentionné l’augmentation de la superficie de forêts tropicales sous gestion durable au cours des 25 dernières années, mais a aussi mis l’accent sur les nombreux défis qui subsistaient avant de pouvoir réaliser une pérennisation à plus grande échelle. Il a appelé les membres de l’OIBT à travailler ensemble afin de surmonter ces défis et a fait référence aux progrès réalisés par le Sarawak dans la gestion de ses forêts depuis la mission déterminante de l’OIBT en 1989. M. Viana a passé en revue les avancées du Brésil en matière de réduction de la déforestation et d’amélioration de la gestion des forêts, reconnaissant l’aide de l’OIBT au Brésil et à l’État d’Acre en particulier où ce sénateur est né. Il a également insisté sur l’importance que l’OIBT demeure une Organisation forte et a indiqué que la décision de son pays d’adhérer ou non à l’AIBT interviendrait sous peu. M. Suginaka a de nouveau confirmé le soutien du Japon à l’OIBT et a appelé le Secrétariat et les membres à travailler ensemble pour surmonter les défis auxquels l’Organisation est confrontée, y compris la levée de fonds.

Eduardo Rojas-Briales (Directeur général adjoint de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) et Jan McAlpine (Directeur du Forum des Nations Unies sur les forêts) ont également pris la parole devant le Conseil lors de la session d’ouverture. Tous deux ont salué la collaboration aussi extensive que productive entre leurs organisations et l’OIBT, y compris dans le cadre du Partenariat de collaboration sur les forêts, et ont appelé à ce que cette collaboration soit poursuivie et renforcée dans le cadre de l’AIBT de 2006. Ils ont également demandé que l’on soutienne la proposition visant à créer une Journée internationale des forêts qui est actuellement examinée par les Nations Unies.

Le Conseil traitera également plusieurs autres dossiers clés au cours de sa 48e session. Un nouveau Programme de travail biennal pour 2013-14 sera examiné afin de synchroniser le cycle des programmes de travail biennaux avec la durée du nouveau plan d’action stratégique qui est proposé pour la période 2013-2018 et autres exigences en ligne avec l’AIBT de 2006. Le Conseil sera informé des activités de collaboration qui sont destinées à améliorer la gestion des espèces d’arbres tropicaux inscrites à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Le Conseil procédera en outre à son évaluation annuelle de la situation mondiale des bois et, sous l’égide de son Groupe consultatif sur le commerce, convoquera sa discussion annuelle sur le marché sur le thème « Le commerce sur des marchés exigeants ». Plusieurs manifestations parallèles sont également prévues au cours de la semaine, dont des séances sur la foresterie contrôlée à l’échelon local, sur les nouvelles exigences du marché en matière de bois tropicaux, sur le système indonésien de vérification de la légalité en matière de foresterie et de produits forestiers et sur le système statistique forestier équatorien. Enfin, le Conseil décidera pendant la semaine du financement des projets et activités OIBT approuvés, dont 16 nouveaux projets qui ont été soumis par les membres en 2012 et requièrent un financement de 7 millions de $EU; 19 projets soumis au cours des années précédentes en attente de fonds à hauteur de plus de 8 millions de $EU; un financement supplémentaire pour les cinq programmes thématiques en cours; et des fonds destinés aux activités approuvées dans le cadre du Programme de travail biennal 2012-13 de l’Organisation.